Oui, il fait beau et ensoleillé dans le pays de Shakespeare. J’en ai marre des mauvaises langues qui, en regardant de la France, prétendent qu’il pleut en permanence de l’autre côté de la Manche, qu’il fait systématiquement plus froid et que la nourriture traditionnelle est insipide !
Je fête mon anniversaire par un petit voyage dans le sud-ouest de Londres. Ce soir je suis à Kingston, une ville universitaire (oui, même si elle n’est pas loin de Cambridge), inclue depuis les années ’60 dans la grande Londres et attestée documentaire depuis le 9ème siècle. Une pierre gravée témoigne qu’ici étaient couronnés les rois vikings.
J’aime bien cette petite ville, avec ses anciennes maisons, son magnifique pont à arcades et son unique et grand marché quotidien (où j’ai acheté un excellent pain chez un boulanger français !).

Mais ce soir je suis au Rose Theatre pour voir The Herbal Bed, de Peter Whelan écrite en 1996.
Pas très grand, ouvert en 2008, ce théâtre a réussi dans un temps relativement court à devenir un foyer de culture, apprécié pour ses expositions de qualité, des spectacles de dance, des cours de théâtre, des activités pour les jeunes, des festivals, des musicals et ses mises en scène de Trevor Howard ou John Malkovitch, où on a pu voir Judy Dench, Harriet Walter, le groupe Instant Sunshine, etc…

La salle de spectacle est polygonale, rappelant le Globe Theatre de Londres. D’ailleurs ici on joue beaucoup Shakespeare. Entre les places assises et la scène il y a un espace de plusieurs mètres où on peut prendre au vestiaire des coussins pour s’asseoir par terre. Les spectateurs habitués apportent leur propres dispositifs, plus confortables, avec dossier !
Nous prenons une bière et nous nous asseyons. La salle est pleine. La scène tournante nous emmène des intérieurs aux différents extérieurs, et toujours des plantes et des fleurs, le cadre de l’action (comme l’indique le titre) étant le jardin de plantes médicinales du docteur Hall, mari de Susanna, fille aînée de Shakespeare. La pièce est inspirée d’un fait réel de sa vie et le role principal est tenu par Gemma Lowndes. Vous l’avez certainement vu dans Downton Abbey – elle était Margie Drewe, l’épouse du fermier qui élevait Marigold, l’enfant illégitime de lady Edith.
Si dans la série télévisée elle devait jouer tout en émotion, limite hystérique, un rôle assez linéaire, celui de Susanna lui demande au contraire de passer par une game variée de sentiments,  le plus souvent étant la tête froide, la cérébrale qui comprend mieux la situation et trouve les issues. Un rôle féministe. Mais les passages aux moments d’émotion et d’élans sentimentaux n’ont pas été convaincants, pas très bien maîtrisés. La comédienne a été mise à l’épreuve et malheureusement cela ne lui à pas très bien réussi.

Celui qui m’a vraiment charmé a été Michael Mears, l’inquisiteur vicaire général qui mène avec cynisme, mais aussi humour la grande scène de l’interrogatoire ecclésiastique. Acteur connu depuis 1992 dans des roles au théâtre, cinéma et TV, il était comme un poisson dans l’eau. Meilleur moment du spectacle. Un vrai bonheur et tout compte fait une belle expérience.
Je retournerai.

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